Peut-on s’attendre à une hausse des taux d’emprunt après le déconfinement ?
Publié le 04/06/2020
Le contexte de taux bas, présent depuis quelques temps déjà, a été une excellente opportunité pour bon nombre d’acquéreurs dans la réalisation de leur projet, certains ont pu prétendre à des prestations plus importantes tandis que d’autres ont carrément pu acheter alors qu’ils ne le pouvaient pas auparavant.
Cependant, avec la crise que nous traversons, dès suite de l’épidémie du virus Covid-19, quelle sera la tendance prochaine des taux d’intérêt ? Les taux vont-ils rester bas ou bien de se mettre à remonter ? Avec des prix de l’immobilier ayant connu des hausses conséquentes ces derniers temps, ne crayons-nous pas une crise de solvabilité ?
I) Les taux pratiqués actuellement
Pour commencer, faisons un constat, voyons les taux d’emprunt pratiqués actuellement, au mois de mai, pour une opération immobilière. Ci-dessous, un tableau, réalisé par Empruntis.com, récapitulant la fourchette des taux pratiqués à court, moyen et long terme.
Tendance |
Taux min |
Taux du marché |
Taux max |
|
7 ans |
→ |
0,39% |
0,70% |
1,80% |
10 ans |
→ |
0,56% |
0,85% |
1,80% |
15 ans |
→ |
0,74% |
1,10% |
1,95% |
20 ans |
→ |
0,87% |
1,30% |
2,15% |
25 ans |
↑ |
1,18% |
1,60% |
2,50% |
30 ans |
↑ |
1,45% |
1,90% |
2,48% |
Taux fixe national hors assurance. Taux actualisés au 20/05/2020 par Empruntis.com. Taux comparés par rapport au 17/04/2020.
La crise du Covid-19 a nécessairement impacté le marché des emprunts depuis le début du mois de mars 2020, on a pu faire le constat que, de manière générale, les banques avaient augmenté leur taux, et nous pouvons remarquer ci-dessus que c’est encore le cas au mois de mai, en ce qui concerne les maturités longues contrairement aux taux moyen qui reste stable dans l’ensemble.
Mais alors pourquoi les taux remontent ?
Il faut savoir que les banques ne prennent pas seules, l’initiative d’augmenter les taux, elles suivent des tendances de marchés et notamment certains indicateurs comme l’OAT 10 ans (Obligations Assimilables du Trésor) qui représentent les emprunts réalisés par l’Etat pour son financement.
Suite à l’annonce du confinement en France, le niveau des OAT était remonté, il s’est cependant rapidement stabilisé. Il n’y a donc pas de raisons structurelles pour que les taux continuent d’augmenter. La hausse des taux ayant déjà été réalisé au mois d’avril, avec ce qu’on appelle un phénomène de rattrapage au mois de mai pour les banques n’ayant pas encore augmenté leurs taux.
II) Des conditions d'accès restreintes
Sur le marché du crédit immobilier, le taux ne sera pas impacté de la même manière, en fonction du profil client et de la durée d’emprunt.
Avant même que l’impact lié à l’épidémie ne se fasse ressentir, en décembre 2019, le Haut Comité de Stabilité Financière (HCSF) a durci les conditions d’accès au crédit immobilier. Une estimation anticipe que 150 000 ménages ne pourraient plus avoir accès au crédit en 2020.
L’HCSF a notamment recommandé, de ne plus accorder de crédit pour une durée supérieure à 25 ans, et de respecter impérativement le taux d’endettement de 33%. Il y a donc un double phénomène, avec d’une part les recommandations du HCSF et d’autre part la crise du Covid-19, amenant les banques à réduire le volume de leurs dossiers de prêt et notamment ceux jugés « moins solides ».
Il peut donc être judicieux de faire appel à un professionnel, comme un courtier en prêt immobilier, afin de vous aider à réaliser votre dossier de prêt et qui vous accompagnera à chaque étape du processus afin de vous obtenir les meilleures conditions d’accès au crédit.
En conclusion, pour le moment, la situation ne donne pas à croire que les taux d’intérêt bancaires vont continuer d’augmenter, aucune raison macro-économique ne laisse le présager. Cependant, anticiper l’évolution des taux est quelque chose de compliquer en situation normale, ça l’est encore plus actuellement, tout dépendra notamment de la reprise économique.
En revanche il est clair que l’accès au crédit s’est fortement réduit depuis le début de l’année 2020 à cause des recommandations du HCSF et de la crise du Covid-19. Il est peut donc être fortement intéressant de faire appel à un professionnel, pour nous épauler.